3 semaines sur les pistes d'Islande,  carnet pratique.

De retour d'Islande, voici un compte rendu  de notre voyage autour de ce tempêtueux pays, voyage qui s'est déroulé sur 3 semaines de mi-juin à début juillet en Duster 4x4.

Vous trouverez par ailleurs ici un carnet au jour le jour de ce périple.

Tout d'abord, le parcours :

Nous avons opté pour un itinéraire dans le sens des aiguilles d'une montre afin d'optimiser nos chances d'emprunter les pistes situées au sud/sud-est du pays, pistes qui ouvrent généralement vers la fin juin.

Les fjords de l'ouest n'ont pas été intégrés à ce parcours faute de temps.

Le tracé final donne donc ceci : arrivée Keflafik, péninsule de Reykjanes, Snaefellness, région de Reykholt, Cercle d'or, piste 35, région de Myvatn, fjords de l'est, autour de Jokulsarlon, Skaftafell, Laki, autour de Vik, Cercle d'or et retour.

La météo :

Je m'étais mentalement préparée à un climat médiocre mais pas à ce qui nous attendait...

Brouillard, froid, vent violent, pluie glaciale, plafond gris et bas, quelques percées de soleil au menu de ces 21 jours !

Il fallait être très motivé pour sortir de la voiture sur certains sites.

Bref, nous ne sommes pas tombés au meilleur moment et nous avons trouvé les campeurs, les randonneurs et les cyclotouristes très courageux de s'adonner à leur passion sous un temps pareil...

Le thermomètre n'a guère dépassé les 12 et est souvent resté bloqué autour du 5.
En ressenti, c'était plutôt des températures négatives...

Cette très mauvaise météo a engendré une ouverture extrêmement tardive des pistes comme une impossibilité matérielle de les emprunter quand elles étaient ouvertes : tempête de sable, brouillard à couper au couteau.

Nous avons donc dû renoncer à Askja, au Landmannalaugar et à Mælifell.

Je conseille fortement d'intégrer la possibilité de rencontrer le plein hiver en été et de s'équiper mentalement et physiquement en conséquence !

Coups de cœur,  coups de gueule :

Je ne me prononcerai pas vraiment sur mes coups de cœur/de gueule car un temps exécrable influe nettement sur les jugements donnés.

Tel lieu est il formidable parce qu'enfin le soleil perce ou parce qu'il l'est réellement ?

Tel site est-il oubliable parce qu'il est de peu d'intérêt ou parce que la grisaille l'a présenté sous un jour très défavorable ?

Que dire des paysages que le voyageur n'a même pas vu tant ils étaient noyés dans la brume ?

Kerlingarfjöll restera cependant comme l'un des meilleurs instants de ce road trip malgré un ciel plombé et un vent glacial.

Les pistes de manière générale m'ont également laissé de beaux souvenirs.

D'autres instants très sympas : les photogéniques macareux et les moutons islandais blancs noirs marrons, avec ou sans laine et toujours en fuite désordonnée .

Budget :

L'Islande n'est pas connue pour être une destination économique et ce voyage s'est révélé être le plus cher jamais effectué (par rapport à sa durée).

Nous avons ainsi dépensé 3600 euros chacun ce qui reste raisonnable pour la destination.

Ce qui a sauvé nos finances :

-Des réservations très en amont.

Le Duster comme les logements ont été bloqués dès l'automne ce qui nous a permis d'obtenir des tarifs corrects et du choix.
1600 euros pour le 4x4 vieux modèle chez Blue car rental (assurance avec franchise - pas d'options retenues hormis le deuxième conducteur)
135 euros par nuit  en moyenne pour des logements ( type bungalow avec salle de bain cuisine privée à 90 % du temps) qui se sont souvent révélés être très agréables (vue généralement magnifique)

- Pas d'activités type motoneige, grotte de glace, sorties baleines, blue lagoon etc. Ce n'est pas vraiment notre truc et de toutes façons le temps n'incitait pas à les effectuer..
Nous sommes cependant allés aux sources chaudes de Fludir (50 euros pour 2 avec 1 serviette).
Une sortie m'aurait tentée : le kayak à Jokulsarlon.

- Rien à acheter. Peu de boutiques,  souvenirs peu tentants sauf si vous aimez les pulls qui grattent, supermarchés aux rayons très utilitaires .

- Quasi pas de restaurants hormis quelques fast food, pas de cafés, pas de terrasses sympas où on aimerait s'attarder.
Après,  nous ne sommes pas allés à Reykjavik et nous avons choisi des hébergements et des routes/pistes loin de tout.

Ce qui grève le budget :

- la flambée du prix des carburants comme partout !
880 euros pour 4800 kilomètres...
2,5 euros le litre de sans plomb...


La nourriture :

L'Islande possède deux défauts : sa météo et son offre alimentaire.

La nourriture type fast food est sur-representée : hamburger,  frites, poisson pané,  hot dog, sandwichs étranges,  sauces grasses. Les fish and chips peuvent cependant se révéler très bons même pour moi qui suis difficile ( le food truck de Jokulsarlon par exemple) .

Les rayons alimentaires des magasins sont pauvres  et également typés malbouffe.

Le fromage ressemble à celui vendu pour les hamburgers ou sinon c'est du pasteurisé sans aucun goût.

La charcuterie consiste en du bas de gamme espagnol ou italien sauf dans la région de Reykjavik aux rayons plus fournis.

Peu de choix dans les viandes.  Surtout de l'agneau.
Pas vu de veau, rarement du poulet ou du porc ou alors en barquettes pour famille nombreuse 7! Un peu de bœuf.

Rayon légumes/fruits qui ne fait pas envie.

Les repas seront ainsi répétitifs. Souvent des nouilles ou de l'agneau pomme de terres comme plat principal et des bananes ou des pommes en dessert .

Les voyageurs qui resteront dans les lieux très touristiques ou près des deux,  trois villes trouveront plus de choix et de qualité.

Deux plaisirs cependant : l'agneau vraiment excellent et le skyr,  le yaourt local.

Et une rareté : de la moutarde française introuvable depuis un mois dans les rayons autour de chez moi...

Il sera donc profitable d'emmener quelques provisions dans ses bagages, plus pour le goût que pour le prix !
Saucisson,  jambon cru, viande crue de manière générale interdits d'entrée dans le pays- fromages également sauf ceux type gruyère (pâte pressée cuite)

Pour les boissons,  l'eau potable est disponible gratuitement et tous les restaurants proposent des carafes.
L'alcool est cher et s'achète dans des magasins à part, les vinbudins. À l'arrivée, l'aéroport possède un duty-free aux rayons bien fournis en vin, bière etc. Les tarifs y sont plus doux.

Nous n'avons dîné qu'une fois dans un véritable restaurant, celui du Fosshotel Glacier Lagoon.
Plutôt bon gustativement mais gare à la note : 120 euros pour 2 avec 2 plats de poisson , 2 desserts et 2 verres de cidre.
Le pain était excellent !


Affluence touristique :

Le début du séjour s'est déroulé sans trop de monde sur les sites. D'autres touristes certes mais pas de surpopulation ni trop de groupes.

Personne ou presque sur les pistes, encore moins sur les moins mises en valeur sur internet.

Puis le choc final vers Vik. Le tourisme de masse nous y a rattrapé et c'est un défilé perpétuel sur la nationale 1 comme sur les lieux à admirer.

Moyens de paiement :

Pour la première fois de ma vie, je n'ai pas retiré ou utilisé la monnaie locale.

Tout peut se payer en carte bancaire même le plus petit des achats.
C'est d'ailleurs le moyen de règlement utilisé à quasi 100 % par les islandais.

Il sera difficile de sortir des sentiers battus sans ce bout de plastique car certains achats ne peuvent être effectués que par ce moyen ou presque. (Essence en self service sans rencontrer personne en campagne, parkings)

Une carte prépayée d'un réseau de stations services peut remplacer une carte bancaire mais ce n'est pas très pratique si vous vous enfoncez dans le pays.

En effet, quel réseau choisir ? Il faut alors vérifier si l'enseigne est présente partout sur votre parcours et ne pas oublier d'y faire le plein...


Les islandais :

C'est un pays dont les habitants me sont restés  de parfaits inconnus.

La plupart des logements se font en entrée libre même en guesthouse, beaucoup de services en autonomie, peu d'occasion d'observer la vie quotidienne des islandais.

Une mauvaise rencontre au garage de Myvatn avec un homme mal embouché qui n'avait envie que de gagner de l'argent, une très bonne le lendemain à Husavik avec un employé de station service très serviable.
Difficile d'en tirer un enseignement !

L'aventure :

Du fait de l'énorme succès touristique de cette destination ( 2,4 millions de visiteurs en 2018 contre 300 000 en 2000), les interdits et les installations bien encadrées se sont multipliés à travers l'Islande.

Les pancartes rappelant qu'il n'est pas permis de s'installer pour dormir sur les parkings,  sur les chemins, sur les terrains privés fleurissent , les sentiers gravillonnés, empierrés, dotés de barrières aussi.

Le principe du stationnement payant devient la norme dans les lieux les plus fréquentés alors que les toilettes ou les guesthouses s'ornent de pancartes expliquant les bonnes manières.

On comprend mieux pourquoi en observant certaines attitudes et les effets d'une surfréquentation de promeneurs sur la nature.

Tout cela pour dire que si vous aimez voyager sans aucune contrainte,  ce pays n'est peut-être pas la destination à choisir.

L'aventure reste pourtant au rendez vous quand il s'agit de traverser un gué,  de naviguer sur une piste tortueuse en plein brouillard, d'échapper à une sterne qui s'attaque à votre véhicule en piqué pour défendre son nid !

Quelques photos pour terminer ce compte rendu et vous donner envie (ou pas) de réserver un billet pour le pays des volcans, des glaciers, des lupins, des chevaux et du vent !

























#islande

Coucou Agnès,

Pourtant vous y étiez à la "meilleure saison" !.

4,800 kms sur une île qui ne fait que 500 x 300 kms ! vous n'avez pas chômé.

Pour nous ça avait été un peu pareil, niveau météo. C'est d'ailleurs pour cela que souvent il est recommandé de n'y aller que 2 semaines, quitte à y retourner plus tard ... sauf que Madame Maxou exige avant d'y retourner une garantie de beau temps ... gloups
Juste par rapport à vous la gastronomie ne nous avait pas trop posé de problème, je demanderai à Valérie quels sont ses souvenirs.

Si c'est comme nous, il faut laisser décanter pour que le meilleur ressorte et que les mauvais souvenirs s'estompent

En tout cas merci pour ton retour

Salut Jef !

Apparemment, il a fait très beau les 15 jours avant notre arrivée.
Puis, ça a tourné dans le mauvais sens avec une vague de froid inhabituelle !
Pour la nourriture, je pense que le ressenti est différent si tu manges dans ďe vrais restaurants et si tu fais tes courses dans le quart sud ouest, le plus peuplé et touristique.

Je retournerais bien en Islande mais en mars avril. Quitte à ne pas avoir beau, je préfère la neige et un vrai froid ! Pour la zone la plus touristique ça doit aussi permettre de découvrir les sites sans trop de monde et des cascades gelées, ça doit être quelque chose !

Hello numero uno
Quel dommage cette meteo, c'est vrai que ca change tout... une prochaine fois peut-etre !!!
Effectivement, la suggestion de Max d'y faire de courts sejours... a differentes saisons semble etre la bonne!
Merci pour ce bref compte-rendu et les observations tres justes... et aussi de me rappeler d'y retourner car j'avais vraiment aime ces paysages uniques et m'etais promis d'y retourner pour voir le reste...
je parie que la prochaine destination sera sous des latitudes plus chaudes.

Salut Xavier,

Je me demande comment est l'Islande sous un soleil continue !
Il y a des veinards qui ont dû l'admirer ainsi et je comprends qu'ils soient alors dithyrambiques sur ce pays qui possède de merveilleux atouts nature.

Ce qui m'a le plus ennuyé, c'est d'avoir dû renoncer à 3 des 4 pistes prévues...
C'est la loterie, je crois, un voyage en Islande !

La prochaine destination devrait effectivement être moins glaciale mais sait on jamais avec le dérèglement climatique !🤪

La Toscane...

Voyageur1 a écrit:Je retournerais bien en Islande mais en mars avril. Quitte à ne pas avoir beau, je préfère la neige et un vrai froid ! Pour la zone la plus touristique  ça doit aussi permettre de découvrir les sites sans trop de monde et des cascades gelées,  ça doit être quelque chose !

c'est marrant c'est exactement la remarque que m'a fait Madame Maxou ... pour avril elle est d'accord.

Ce qui me gêne c'est que, moi, je voudrais traverser les déserts centraux, notamment la F26, mais ça n'est possible que l'été

Il ne reste plus qu'à surveiller la météo et bondir sur la bonne fenêtre.
Problème : en dernière minute, l'Islande n'est plus une destination onéreuse mais hors de prix...

Le carnet au jour le jour est terminé !
Bonne lecture...