Où tutoyer facilement les volcans en Amérique Latine ?

Voyager en Amérique Latine sans admirer quelques volcans, c'est un peu comme sillonner le Rajasthan sans visiter un palais de Maharadjah ...

Du Mexique au sud de l'Argentine, la tectonique des plaques a fait surgir un chapelet de nains et de géants qui s'agitent régulièrement crachant nuées ardentes, fumeroles, jets de pierre ou fleuves de lave.

Certains culminent à plus de 6500 mètres tandis que d'autres sont plutôt éloignés de toutes routes carrossables connues. Atteindre leur pied ou leur sommet demande donc de considérables efforts pas forcément à la portée de tous.

Je vous propose de développer dans ce post quelques volcaniques idées d'excursions individuelles raisonnablement envisageables pour un adulte non sportif en bonne santé.

Attention toutefois au redoutable mal des montagnes et ne vous lancez pas des plages du Pacifique au refuge José Ribas sans acclimatation...

Raisonnement envisageables signifie sans escalade ou randonnées difficiles. Mais pas forcément sans une marche d'une poignée d'heures aller-retour avec un dénivelé positif de quelques centaines de mètres...

N'hésitez pas à alimenter également ce topic de vos propres propositions !

Je vous propose aujourd'hui de partir en Équateur à l'assaut du Cotopaxi.



Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, ce volcan éruptif culmine à 5897 mètres et possède toujours une intense activité. Ses soubresauts s'accompagnent d'impressionnantes coulées de boue, les lahars, qui pourraient s'avérer extrêmement meurtrières vu l'importante densité de population vivant aux alentours de ce géant.

En 1975, fut inauguré le parc national du Cotopaxi, un vaste espace naturel de quasi 34000 hectares regroupant le volcan, son glacier mais aussi plaines andines, faune et lagunes.



Le voyageur pourra librement se présenter au deux entrées du parc : celle située au nord s'atteint depuis le village d'El Pedregal tandis que l'accès sud n'est guère loin de la Panaméricaine au niveau d'El Chasqui. C'est gratuit, il suffit de s'enregistrer auprès des gardiens !



Il pourra également y dormir (camping, refuges mais aussi chambres confortables).

Circuler en voiture classique dans le parc se fait aisément tant que le visiteur reste sur la piste rejoignant les deux entrées. En revanche, la piste qui permet d'accéder au volcan peut présenter quelques petites difficultés obligeant conducteur et passagers à garer sagement leur véhicule et parcourir le dernier kilomètre à pied.
Enfin, la piste qui file vers Ingapirca est clairement 4x4 !




Les piétons et les cyclistes pourront sillonner le parc au gré de leurs envies. De quelques heures à plusieurs jours pour les plus courageux...

La piste qui grimpe en direction du volcan s'achève en un vaste parking situé tout de même à 4630 mètres d'altitude.
Le sommet enneigé vous paraît alors si proche.
Mais si loin après quelques pas...

Marcher à cette altitude est épuisant et, si le sentier qui mène au refuge José Rivas ne présenterait pas une grande difficulté au niveau de la mer, il faudra fourni quelques efforts pour y parvenir sous cette altitude hypo-oxygénée !
Sans compter que marcher dans les scories, c'est souvent faire 2 pas et reculer d'un...



Nous sommes maintenant à 4850 mètres soit au dessus du Mont Blanc. La vue sur le volcan comme sur le parc est sublime et le voyageur se sent tout petit.
Les premières neiges seront accessibles pour des randonneurs plus entraînés (5000 mètres) . Pour le sommet, c'est une autre histoire...



Quelques conseils :

- La bonne fenêtre pour admirer au mieux le volcan se situe entre juin et août. Il est préférable d'y consacrer 2 jours pour optimiser les chances de découvrir le volcan entièrement dégagé.
- Il fait froid là haut et les bourrasques renforcent cette impression ! Gant, bonnet, polaire, coupe vent sont indispensables...
- Cette excursion est à envisager après quelques jours d'acclimatation au dessus des 3000 et il ne faut surtout pas insister en cas de malaise.

#equateur

Le Paricutín est un volcan jeune, très jeune.

Né en 1943 au milieu d'un champ de maïs, une semaine après ses premiers soubresauts, il mesure déjà 130 mètres.
Ses crises de croissance s'accompagnent de périodes d'accalmie et il achève (provisoirement ?) son développement en 1952.
Le volcan domine donc aujourd'hui de 424 mètres les champs et villages que ses coulées de lave ont dévastés autour de lui.

Situé au nord ouest d'Uruapan, capitale de l'avocat et intéressante étape d'un voyage à l'époque de la fête des morts, le site est facilement accessible par une route goudronnée.

Il ne vous reste alors plus qu'à emprunter un sentier sans difficultés pour arriver, en une petite demi-heure, au clou du spectacle, le village de San Juan Parangaricutiro.

Ou plutôt les ruines de ce village émergeant de la mer de lave qui l'a englouti !

Les courageux parviendront au sommet du Paricutín en 4 heures mais il n'est pas besoin d'aller aussi loin pour garder un souvenir mémorable de ce clocher surgissant d'un paysage quasi lunaire.